En partenariat avec la DRAC des Hauts-de-France, le rectorat de l’Académie de Lille, la Direction des services départementaux de l’éducation nationale (DSDEN – Nord) et le Centre académique pour la scolarisation des enfants allophones nouvellement arrivés et des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs (CASNAV), le Théâtre Le Grand-Bleu proposait en 2025 deux résidences-missions à des fins d’éducation artistique et culturelle.
Le projet « LISA ALLO RECORD 2034 – Imaginer un ailleurs pour appréhender ici », déclinaison du projet plus global « LISA RECORDS » de l’artiste Armelle Desmaux, a fait partie des propositions sélectionnées.
Les LISA RECORDS sont une collection de disque co-crées et inspirés du Voyager Golden Record imaginé par la NASA en 1977 qui contenait un ensemble de sons, de musiques, d’images et de discours censés représenter la vie sur Terre pour de potentielles formes de vies extraterrestres.
Si l’intention de départ était d’enquêter sur la notion d’universalité, la reproduction de ce projet permet elle de proposer des instantanés documentaires questionnant la représentation de l’humanité par elle-même par différentes manières d’envisager des futurs communs. Les disques compilent des témoignages dans lesquels se dessine un monde tel qu’il pourrait être perçu par bribes et fragments, dont la reconstitution compose un récit fictionnel d’anticipation. Ce projet est comparable à des extractions de carottage : on prélève un échantillon sur un territoire précis pour en récolter des informations spécifiques. Les LISA RECORDS relèvent d’archivages documentaires, instantanés d’un territoire collectés par ses habitant·es.
C’est avec l’intention de proposer un nouveau volet de cette série commencée en 2021 que l’artiste rencontre, en janvier 2025, les 7 classes d’élèves allophones (UPE2A) de la métropole lilloise. Le travail commence avec la question suivante : « Est-ce que vous connaissez les extraterrestres ? ». Question qui en soulève d’emblée d’autres : Oui, non ? Sont-ils méchants ? Existent-ils vraiment ? Comment sont-ils ? Où habitent-ils ? Et si on pouvait entrer en contact avec eux, que devrait-on leur envoyer pour représenter notre vie sur Terre. En route vers cet imaginaire, chaque groupe est alors investi d’une mission.
Se présenter, par un autoportrait visuel et par le son (voix)
Expérimenter autour du son
Cette étape passe par des enregistrements sonores, des sorties et des ateliers de montage-mixage sonore pour rendre compte de l’environnement sonore (réel ou imaginé !)
Construire des ambiances sonores et des partitions de percussions corporelles
L’objectif est de faire émerger une musicalité des enregistrements réalisés. Ces ateliers se sont d’ailleurs achevés sur une rencontre de création avec le musicien et compositeur Félix Fléchet autour de l’utilisation de la musique électronique pour recomposer un morceau à partir des sons glanés.

Récolter des photographies du monde qui nous entoure, en utilisant la technologie rétro-futuriste des appareils photos argentiques 3D
Pour l’ensemble des groupes, ces mois ont permis de se présenter en autant de médium et langues que possible, offrant un incroyable panel de quarante et une langues différentes. Après trois mois de collecte, Armelle Desmaux a exposé et donné à entendre, le 4 avril 2025, lors de la restitution au Théâtre du Grand Bleu, le projet de l’œuvre collective du LISA ALLO RECORD 2034 compilant tous ces échantillons de vie sur Terre. L’édition était elle-même le résultat de plusieurs ateliers croisés de découpe, de façonnage et de sérigraphie. Véritable capsule temporelle, il s’agissait de faire communauté autour de son contenu.
Photos réalisées par Armelle Desmaux












